Pourquoi travailler en classe flexible?

Pour des élèves pour qui l’école a souvent été synonyme de contraintes, de frustrations et qui de ce fait ne se sont jamais sentis à leur place, cette réconciliation avec l’école à l’âge de l’adolescence est un véritable défi. De leurs sentiments, leurs pensées, leurs expériences vécues dépendent leur jugement sur eux-mêmes et donc l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. Ces adolescents qui se sont sentis soumis aux injonctions des adultes, dépréciés face à leurs résultats, ont besoin que l’on porte un autre regard sur eux. Mais comment ?

Rester dans un fonctionnement transmissif était devenu très compliqué et inefficace avec des élèves qui ont de plus en plus de troubles de l’attention, leur demander d’être attentif tous au même moment pendant un certain temps était devenu délicat, leur demander d’attendre mes instructions dans une attitude passive était contre-productif. La gestion du groupe classe était coûteuse en temps et en énergie.

Confiance et bienveillance

Le principe est ici de confier les apprentissages aux élèves, leur donner du « pouvoir » pour les amener à davantage d’autonomie, les rendre acteur de leur apprentissage.

Ce fonctionnement implique qu’il doit y avoir une relation de confiance entre l’enseignant et les élèves, un climat de bienveillance. Je pars du principe qu’ils réussiront tous et je leur dis et leur répète. La priorité dans un premier temps est d’attirer leur attention sur leurs capacités, leurs atouts, tout ce qu’ils ont à apporter, donner de l’importance à leur parole, les amener à une réflexion plus constructive et positive.

Coopération

Pour maximiser leur motivation, mobiliser leurs compétences, il me faut aussi créer un véritable groupe classe. Développer la solidarité, la coopération, l’entre-aide favorise l’épanouissement des élèves. Ils doivent sentir qu’ils font partie d’une même équipe avec leur propre personnalité et qu’ils ont chacun quelque chose à apporter.

Comment?

Aménager la classe pour créer des espaces de travail différents permettant de varier les postures et leur proposer des contenus pédagogiques qui les mettent en action et les amènent à acquérir les notions par eux-mêmes, a été un autre défi.

Cette approche actionnelle a pour but de cultiver le plaisir d’apprendre : en agissant sur leur apprentissage, elle donne du sens et rend vivantes les notions qui leur sont présentées.

Chaque notion doit donc être étudiée à l’aide d’exemples concrets, avec des activités de découverte qui favorisent le tâtonnement expérimental, le débat, la collaboration pour les amener à construire collectivement des raisonnements.

« L’intelligence ce n’est pas ce que l’on sait mais ce que l’on fait quand on ne sait pas. »

Jean Piaget