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Développer l'imaginaire à travers les activités d'art pour relancer les productions d'écrits

Photo du rédacteur: n daven dave

Dernière mise à jour : 4 avr. 2023



Constat

En tant qu'enseignant, nous constatons pour beaucoup les difficultés des élèves à écrire. En analysant les raisons d'une telle improductivité, nous nous rendons compte que même en leur expliquant les règles de syntaxe, de conjugaison, de grammaire, beaucoup ne parviennent pas à entrer dans l'écrit et la première raison qu'ils donnent est qu'ils n'ont pas d'idées, ne savent pas quoi écrire. Plus j'impose à mes élèves d'écrire, moins ils y arrivent.

Partant de l'idée que c'est en écrivant qu'on apprend à écrire, il m'a fallu trouver un moyen de leur donner l'impulsion nécessaire pour qu'ils puissent franchir ce pas difficile. C'est en les observant lors de séances d'arts visuels que l'idée de ce projet s'est imposée à moi. En effet, s'ils peuvent être créatifs en art visuel, pourquoi ne pourraient-ils pas l'être en français?


Le projet

Je tenais à leur laisser le choix du support parce que lorsqu'ils se trouvent dans un climat de confiance, qu'ils se sentent libres, ils sont plus actifs et dynamiques. Pour les élèves ayant décidé de choisir le dessin comme support, il fallait que je les guide, en leur donnant une base. Je leur proposai une base de la Tour Eiffel à continuer avec pour consigne de ne pas faire de Tour Eiffel. Le projet a évolué bien sûr et j'ai du m'adapter devant les résistances de certains. Ainsi, j'ai proposé à un groupe d'écrire à partir de l'observation d'œuvres du courant surréalistes. Le dernier groupe a choisi d'écrire à partir de l'écoute d'extraits musicaux. Me voici donc avec trois groupes! Il a fallu plusieurs séances pour que tous se sentent impliqués, beaucoup de discussions, de réajustements quant aux attendus.


Au fur et à mesure qu'ils dessinaient ou analysaient les œuvres, leur histoire se mettait en place. En effet, si chacun avait sa propre histoire à écrire, ils avaient un but commun: la confection du livre. Chacun pouvait donnait son avis sur le travail des autres qui acceptaient les critiques. J'ai pu observer une entraide entre eux pour qui le travail de groupe est habituellement très compliqué. Les différents groupes s'inquiétaient de l'avancée des travaux des autres, tous se sentaient concernés.

Je dois ajouter que connaissant mes élèves, je savais que le travail en groupe ne serait pas évident, qu'ils n'avaient que très peu de connaissance musicales classiques. Ils ont donc été très surpris. Alors pourquoi avoir choisis ces trois méthodes? Connaissant les niveaux très différents de mes élèves et voulant que tous trouvent un moyen d'entrer dans l'écrit, je voulais différencier ma pédagogie. Ils avaient les mêmes objectifs mais des outils différenciés qui leur permettaient d'aborder la notion sous des aspects différents, dans des disciplines différentes et qui tiendraient compte des profils de l'élève, qu'il soit auditif, visuel ou kinesthésique, et de ses motivations pour qu'il se sente le plus à l'aise possible. Lorsqu'est venu le moment de la réécriture de leur texte, ils se sont attachés à éliminer toutes les fautes d'orthographe avec beaucoup plus de patience que d'habitude.

J'ai choisi d'utiliser l'outil informatique parce que c'est un outil qu'ils connaissent bien. Je savais aussi que le manque de créativité n'était pas la seule cause de la difficulté est que beaucoup ont été bloqués par l'orthographe et la conjugaison. J'avais donc dit aux élèves de ne pas se préoccuper des fautes mais de se focaliser sur leur histoire.


Comme ils étaient plutôt fiers de leur histoire, ils ont pris le temps de corriger leur écrit. Tous avaient donc écrit et ont été satisfaits du résultat obtenu. Une fois la production réalisée, un travail d'analyse avec tout le groupe s'est imposé. Je voulais un entretien avec les élèves pour avoir un retour sur ce qu'ils ont vécu, sur les moyens utilisés et sur leur sentiment quant aux résultats obtenus, sur ce qui leur a paru compliqué, sur ce qu'ils ont appris, sur le plaisir qu'ils ont pu ressentir. La pratique de cet entretien me permet de clarifier les attentes en terme de compétences, d'outillage, de la relation particulière pédagogique entre moi-même et les élèves, mais aussi entre les élèves eux-mêmes. Les méthodes utilisées qui semblent variées pour chaque élève apparaissent à travers les commentaires et les réponses à mes questions.

Ainsi, les élèves ont remarqué qu'ils s'étaient beaucoup mieux entendus et respectés entre eux, que les dessins, les écoutes, supports de leur histoire, les avaient aidés à imaginer et à être plus créatifs, ce dont certains doutaient au départ, qu'ils avaient compris la nécessité d'étudier la structure d'un récit fantastique avant d'écrire le leur, ce qui les avait aidé à mettre en place leurs idées. Cet entretien a aussi permis de recueillir leurs impressions lorsqu'ils ont découvert le travail des autres. Chacun s'est attardé à expliquer ce qu'il avait fait et pourquoi. Chaque enfant a pu procéder à deux auto-évaluations: Celle de sa production finale (à l'aide d'une fiche récapitulant les critères que l'on a dégagé ensemble tout au long du projet) et celle de ses progrès et résultant de la simple comparaison entre son premier jet et son chef-d'œuvre. De la même façon, avec les mêmes critères explicites qui correspondent à sa trame de préparation, j'ai procédé à une évaluation à la fois globale et personnalisée des productions, des progrès et de ce qui reste à travailler. Je voulais évaluer plusieurs objectifs d'apprentissage:

-L'investissement de l'élève dans le projet

-La capacité d'analyse d'une oeuvre et l'argumentation

-La découverte du pouvoir de créer un monde par les mots

-La reconnaissance de la structure et de la dynamique qui conduit de l'ouverture à la clôture du récit -La planification de la tâche d'écriture

-La construction logique et cohérente du récit

-Le choix et l'emploi d'un système cohérent de temps et de verbes

-La conscience et la maîtrise de l'ordre chronologique

-La place relative du récit, des descriptions et des dialogues.


Je ne peux évidemment pas évaluer les élèves de la même façon, les niveaux étant très hétérogènes. Je constatais cependant que tous avaient fait des efforts, qu'ils avaient respectés de leur mieux la structure du récit fantastique même si je les avais accompagnés lors des différentes étapes. Nous nous sommes beaucoup amusés à réaliser ce recueil d'histoires fantastiques.













 
 
 

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